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Y A-T-IL DES TEXTES «SACRÉS» EN PHILOSOPHIE? 227
esquisserons, tertio, la psychologie inhérente à ce type de sacralisation aveuglante à
partir des témoignages personnels de plusieurs intellectuels communistes français.
Dans un deuxième temps, nous confronterons ce fidéisme du xx* siècle à
l'attitude tout à fait inverse que l'on eut à l'égard de l'œuvre de Marx au
xix*
siècle.
Nous rappellerons qu'avant toute inscription sacralisée (ou critique - mais c'est
une autre histoire qui n'a pas sa place ici) dans l'histoire de la philosophie et dans
l'histoire politique, il a d'abord fallu que le marxisme s'inscrive tout court dans
l'histoire. Autrement dit, avant de devenir un objet sacralisé (ou critique), il fallut
qu'il devienne objet. Ainsi, en contrepoids de la sacralisation du marxisme au xx*
siècle, nous rappellerons les conditions de possibilité inverses (au
XIX
e
siècle) de cette
sacralisation (au xx
6
siècle)
:
à savoir, quelques prémisses de la réception tout à fait
silencieuse de l'œuvre de Marx au xix
c
siècle. Des situations historiques extrêmes
que nous confrontons ici afin d'éviter les effets des reconstructions a posteriori de
l'histoire politico-philosophique du marxisme qui feraient penser trop rapidement que
cette sacralisation est l'effet naturel et nécessaire de l'œuvre de Marx.
Le «Dia-Mat» stalinien
En ce qui concerne l'acmé du processus de sacralisation du marxisme en Europe
occidentale, à savoir le marxisme-léninisme stalinien, rappelons brièvement avec
André Tosel, que les années 1931-1956 furent une période durant laquelle, en
URSS,
Joseph Staline (1879-1953) transforma le matérialisme dialectique en un «dogme»
et qu'ainsi la philosophie s'y développa durant ces années sous la forme d'une
«axiomatique squelettique et impérialiste»
7
. Auparavant, jusqu'en 1930, il y avait
eu en
URSS
un réel débat philosophique autour des thèses de Lénine (1870-1924) au
cours duquel les mécanistes, dont N.I. Boukharine (1888-1938), s'opposèrent aux
dialecticiens hégélianisants, dont A.M. Deborine (1881-1963). Et le problème d'une
élaboration du matérialisme dialectique se posait alors. Mais, en 1931, Staline mit
fin à ces discussions en condamnant les deux écoles et en se réservants lors le
monopole de la vérité philosophique. Le stalinisme devint la seule version officielle
du marxisme. Et
comme,
d'une part, la défense de I'URSS contre le fascisme s'imposait
à tous les communistes - à partir de 1933, en Allemagne, l'hitlérisme obligea les
philosophes marxistes au silence, ensuite à l'exil, voire à la mort -, et comme,
d'autre part, la réalité de la dictature stalinienne n'était pas encore connue, il fallut
alors,
comme le fait remarquer Tosel, que les marxistes acceptassent de renoncer
à leur principe méthodologique
:
juger la réalité sociale sur sa pratique et non sur
ce qu'elle dit d'elle-même. Dans ces conditions, parut en 1938 un Cours précis
d'histoire du parti communiste (b)
d'URSS
qui incluait un texte attribué à Staline
devenu fort célèbre («Matérialisme dialectique et matérialisme historique») et qui fut
présenté en son temps comme le «vrai sommet de la philosophie marxiste-léniniste».
La vie philosophique prit donc la forme d'une «théologie d'Etat» consacrée à
commenter les œuvres de Staline en les agrémentant de citations empruntées aux
classiques du marxisme. Pour Tosel, la pensée la plus critique sombra ainsi dans le
«commentarisme», sans que ce
«
commentarisme
»
t même envisager autre chose
que la répétition pure et
simple.
Ainsi l'« argument d'autorité devint le règlement de la
pensée par excellence critique de l'autorité». Avec le «Dia-mat»
8
stalinien, il y eut
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